L'antre des Ames Errantes
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 un passage assé osé du roman de Régine Deforges

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dilan
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dilan


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MessageSujet: un passage assé osé du roman de Régine Deforges   un passage assé osé du roman de Régine Deforges EmptyMer 29 Juil - 10:44

Blanche et Lucie (Régine Deforges)



Lucie dansait comme une reine. Pas une de ces amies ne valsait aussi longtemps ni aussi vite. Il est vrai qu’Alexandre était un fier danseur qui savait l’enlever haut quand la figure de la danse le demandait.

Elle avait rencontré le bel Alexandre à Saint-Savin, à la noce d’une lointaine cousine. Elle ne manquait pas de cavaliers et de soupirants, la belle Lucie. Plus d’un s’était déclaré et, bien qu’émue, elle secouait la tête en riant. Cette fille de la campagne était non seulement belle, mais elle était aussi instruite. N’avait-elle pas eu son brevet et ne venait-elle pas de réussir son examen de demoiselle des Postes ! Elle pouvait prétendre à un beau parti, c’était sûr ! Tout cela intimidait un peu les jeunes gars. Mais le plaisir de danser avec la plus belle fille de la noce l’emportait, ils furent plusieurs ce jour-là à se précipiter pour l’inviter. Ce fut Alexandre qu’elle choisit et le seul avec qui elle dansa. Elle accepta son bras pour marcher sous les arbres de la promenade, le long de la Gartempe. Ils entrèrent dans l’église où, sous les admirables fresques, elle s’agenouilla. Lui, ayant enlevé son chapeau de feutre noir à larges bords, resta debout près d’elle.

Quand ils sortirent, la lumière de leurs regards fit dire aux commères assises sur les bancs de la place :

« En voilà deux qui viennent de faire leurs accordailles ».

Elles ne se trompaient point. Cinq mois après, les vendanges faites, Lucie et Alexandre se marièrent dans la vieille et charmante église romane d’Antigny.

Jamais on ne vit, dit-on, mariée plus belle, ni marié plus rayonnant.

Alexandre l’emmena dans leur nouvelle maison. Un feu clair flambait dans la haute cheminée, « la rôtie » de rigueur, le vin chaud fumait dans les grands bols de porcelaine blanche à liseré rouge, cadeau de la tante Jeanne. Le lit était ouvert sur la blancheur des draps : un grand crucifix, offert par une cousine religieuse à Poitiers, le dominait, comme une approbation.

Lucie retira sa couronne de fleurs d’orangers et les quelques épingles qui retenaient ses cheveux. La splendide chevelure éclaboussa d’or la robe blanche et donna à Lucie l’air d’une vierge folle prête pour les bacchanales.

Dehors, les garçons et filles de la noce s’évertuèrent, en vain, par leurs chants et leurs cris, à les faire sortir de leur chaud repaire.

Leur premier fils, Adrien, naquit un an plus tard.





Les musiciens s’arrêtaient de temps en temps pour boire et se reposer. Les couples en profitaient pour aller prendre l’air, se lutiner dans les coins. Selon mon habitude, je les suivais en cachette.

Intriguée, un jour, par le manège d’Aline, une fille d’un village voisin, qui venait de quitter la grange en compagnie de deux garçons, je les suivis sans bruit. Ils allaient titubant le long du chemin, chacun entourant la taille de la fille qui riait. Ils l’embrassaient dans le cou, ce qui rendait son rire plus aigu. Ils poussèrent la porte d’une remise à foin. Une petite lampe à huile pendait dans un coin, ils l’allumèrent. La lumière courte et jaune donna à l’endroit un aspect irréel. La pierre des murs s’estompa, les toiles d’araignées se firent lumineuses, le foin pris des tons de velours mordorés. Ils fermèrent la porte en poussant la fille dans le foin.

Je connaissais l’endroit ; je contournais la bâtisse et, montée sur une pierre devant la lucarne, je regardai…

La fille fut promptement dévêtue par quatre mains impatientes. Son corps blanc brillait. Pendant qu’un des garçons se déshabillait, l’autre l’embrassait, la caressait, lui mordillait les seins. Il céda sa place au garçon nu qui s’allongea sur la fille et la prit sans ménagement. L’autre les rejoignit très vite. Sa queue était raide et rouge. Mon cœur battait très fort. Machinalement, ma main se logea au creux de mes cuisses.

Il promena son sexe sur le visage de la fille, elle ouvrit la bouche et le suça goulument.

J’étais troublée par la beauté de ce groupe nu et agité. Celui qui baisait la fille se retira en poussant quelques grognements qui m’atteignirent au ventre. L’autre la reprit, grogna à son tour et ainsi de suite à plusieurs reprises ; tous les trois, enfin, restèrent sans mouvement, anéantis, les cuises te le ventre mouillés.

Je contemplais la nudité heureuse de ces trois gisants, leurs corps me semblaient éclairés de l’intérieur. La fille se ressaisit la première. Elle se redressa, ses cheveux emmêlés étaient pleins de brins de paille. Elle ressemblait ainsi, nue, ses seins lourds dressés, ses mains relevant ses cheveux, à la fée de l’été.

La voix de Lucie m’arracha à ma contemplation. Que c’était long de grandir !
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